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J’ai une licence d’histoire et d’archéologie et j’ai travaillé dans le secteur professionnel correspondant aussi bien que dans le secteur des archives. Par conséquent, les notions de la mémoire, du temps, de l’usure caractérisent – plus ou moins manifestement – mon travail.
Les feuilles perforées sur les bijoux de poitrine, l’étoffe – déconstruite au début mais embellie de broderies après – expriment ce que représente le passé pour moi ; ce sont les fils de la trame de l’histoire qui arrivent jusqu’ à nous. Je suis fascinée par le processus de transformer des étoffes communes en pièces uniques en sapant leur cohésion et en les “détruisant’’. Il s’agit d’une approche différente du fait main.
Des bijoux qui suivent les mouvements du corps, qui laissent l’air passer par les petits trous et les fissures — d’un nombre infini — des “dentelles” qui ne sont pas ce qu’elles paraissent, des étoffes qui semblent de grande valeur sans qu’elles en soient.
J’utilise souvent des objets usés dont le cycle de vie s’est déjà terminé (des lingettes anti-décoloration usées, des bobines battues, des ressorts, des sacs en plastique) et je leur donne une deuxième chance, un nouveau cycle de vie, la possibilité de participer à un jeu continuel de métamorphose, de se trouver souvent à côté d’autres matériaux, comme l’argent, et de rivaliser avec eux en termes égaux.
La couleur est aussi un des traits principaux de mes bijoux, qu’il s’agisse du travail sur étoffe ou des techniques d’oxydation et de coloration de métaux. Parallèlement, le jeu du cordon de l’appareil photographique sur des surfaces oxydées ("Secret alphabets"), le mouvement de la fraise sur le métal et la promenade du fil sur l’étoffe, tout cela c’est ma manière de créer des alphabets personnels, des écritures et des mots secrets, des traces et des empreintes.
Beaucoup de mes bijoux ne sont que des rappels de moments, de pensées, de sentiments. Des poupées, des clowns, de petites fées, Rodrigo Floncinello, Eugenio et Anselmo, Arinia, Rodolpha, Sylvestrina, voilà mon petit monde. Quand la nuit tombe, les petites figures bougent et s’agitent, revivent, et chacune raconte son histoire personnelle. |